GUERRE ET CINÉMA
L’armée russe étant entrée en Ukraine, multipliant les destructions et les pertes de vies humaines, devant la folie d’un potentat, nous reviennent en mémoire les propos d’André Breton en 1939 : « À l’heure où Barcelone défaille de privations sous un ciel d’enfer où, ailleurs, les jours de la liberté semblent comparés, l’œuvre de certains peintres ne reflète en rien la tragique appréhension de cette époque (…). Le problème n’est plus, comme naguère, de savoir si un tableau « tient », par exemple, dans un champ de blé, mais s’il tient à côté du journal de chaque jour, ouvert ou fermé, qui est une jungle. »
Sur les réseaux sociaux, toujours prompt à ostraciser, des voix se sont élevées pour que l’on retire de l’affiche les films russes et, en particulier, Les Poings desserrés sans même se demander si sa réalisatrice, Kiran Kovalenko, n’avait pas défilé à Moscou au risque de sa vie pour proteste contre l ‘invasion russe. Comme le déclarait au « Monde » (mars 2022) le grand cinéaste ukrainien Sergueï Loznitsa « Si l’on devait extrapoler, rappelons-nous la Seconde Guerre mondiale : il y avait des écrivains allemands comme Erich Maria Remarque ou Thomas Mann. C’est comme si on leur avait brutalement interdit de publier ou d’être lus. Ce n’est pas parce qu’une personne a un passeport russe qu’il faut jeter ses œuvres à la poubelle. »… (Michel Ciment, Positif)
Lire la suite :
Commentaires
Enregistrer un commentaire