QUAND UN ACTEUR DISPARAÎT EN COURS DE TOURNAGE, QUE FAIRE ?
Remplacer, faire apparaître par des trucages, réécrire l’histoire… Petit tour d’horizon des méthodes des studios…
Univers Marvel : les scénaristes n’ont d’autre choix que d’intégrer ce deuil au volet de la franchise, le temps de préparer sa succession… Un acteur qui meurt laisse ainsi souvent un héros orphelin, et une production désemparée, contrainte de redoubler d’imagination. Certains se contentent de faire comme si de rien n’était, en s’offrant un nouvel interprète.
D’autres trichent en utilisant des extraits de précédents films ou des effets spéciaux, apparitions entièrement numérisées… Une méthode de trucage qui a coûté 3 millions de dollars à Ridley Scott (Gladiator) à l’orée des années 2000, puisqu’il s’agissait de « terminer » le film sans Oliver Reed, disparu en plein milieu du tournage. Le scénario a dans ce cas été réécrit, donnant une fin tragique à son rôle de « coach sportif » pour gladiateurs.
Lorsque la faucheuse s’invite sans prévenir dans les coulisses d’une série ou d’une saga ciné, il arrive en effet qu’on l’accepte également devant les caméras. C’est parfois timide et progressif, comme pour la série Dallas, qui envoya longuement l’un de ses héros, le patriarche Jock Ewing, en voyage d’affaires, après la mort de son interprète, attendant une flopée d’épisodes pour supprimer vraiment le personnage.
Et parfois, le deuil influence directement le récit, une manière de pleurer à l’écran comme à la ville le comédien défunt.
Dans Star Wars épisode 9 : L’Ascension de Skywalker, la mythique Leia ne survit pas longtemps (et par la grâce d’images inutilisées de l’actrice, et des effets spéciaux) à Carrie Fisher, qui l’a incarnée tout au long de la saga : elle se sacrifie pour ramener son Kylo Ren de fils du bon côté de la force. Une façon émouvante d’inscrire à la fois la femme et la princesse dans la légende, le temps d’une même séquence.
Avec la mode des « reboots » et autres « remakes » de vieux films cultes (en gros, de nouvelles soupes dans de vieux pots), ce genre d’hommages posthumes intégrés s’est développé.
Si, comme disait Agatha Christie, « la mort n’est pas une fin », au cinéma, elle trouve décidément toujours le moyen de voler la vedette.
Le regretté Gaspard Ulliel, dans Coma de Bertrand Bonello, prête sa voix à Scott, une poupée qui reprend les tweets les plus délirants de Donald Trump. Articles divers, 2021-2022.
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