CARTONS (presque) PLEINS !!!

La  95e cérémonie des Oscars s’est refermée à Los Angeles. 

Aux applaudissements et aux cris de joie retentis dans l’enceinte du Dolby Theatre à chaque évocation du film de Daniel Kwan et Daniel Scheinert, il ne faisait aucun doute qu’Everything, Everywhere, All at Once passerait une bonne soirée. Ce film d’action complètement loufoque, où une mère de famille surmenée (Michelle Yeoh), propriétaire d’une laverie, se balade entre plusieurs univers pour reconstruire sa relation fracturée avec sa fille, est reparti avec sept statuettes sur onze possibles, dont le titre très convoité de meilleur film. Jamie Lee Curtis et Ke Huy Quan ont, eux, décroché l’Oscar de la meilleure actrice et du meilleur acteur dans un second rôle.  

Pour sa part, Michelle Yeoh devient la première comédienne asiatique à être nommée meilleure actrice par ses pairs depuis la création de l’Académie des arts et des sciences du cinéma, organisatrice des Oscars, il y a 95 ans. 

Autre gagnant de la soirée : À l’Ouest rien de nouveau, inspiré du roman d’Erich Maria Remarque. L’équipe du film (un jeune soldat allemand engagé dans la Première Guerre mondiale), repart de Californie avec quatre récompenses sur neuf possibles (meilleure photographie, meilleure musique de film, meilleurs décors, meilleur film international). 

L’Académie aura franchi de nouveaux paliers cette année. Avec quatre nominations (trois pour Everything, Everywhere, All at Once, un pour The Whale), il n’y avait jamais eu autant d’acteurs et d’actrices asiatiques en lice. Beaucoup de lauréats ont profité de leur discours de victoire pour évoquer leur parcours d’immigré. Ke Huy Quan a parlé avec émotion de la fuite de sa famille de son Vietnam natal en guerre dans les années 1970 et de sa vie dans un camp de réfugié à Hongkong pendant un an. « On dit que de telles histoires n’arrivent que dans des films. Je ne peux croire ce qui m’arrive. C’est le rêve américain », a-t-il dit. « Pour tous les petits garçons et les petites filles qui me ressemblent et qui regardent ce soir, ce moment représente une lumière d’espoir et de possibilités », a observé pour sa part Michelle Yeoh. C’est la première fois que deux acteurs asiatiques sont primés dans la même cérémonie. 

Ruth Carter (meilleurs costumes pour Black Panther : Wakanda Forever) est devenue, elle, la première Afro-Américaine à remporter deux Oscars. « Merci de reconnaître les super-héroïnes que sont les femmes noires », a-t-elle déclaré. L’Inde a également tiré son épingle du jeu avec les victoires de The Elephant Whisperers et de Naatu, Naatu, élus respectivement meilleur court métrage documentaire et meilleure chanson originale. 

Malgré ces avancées, il reste encore beaucoup à faire. Certains auront noté l’absence de femmes parmi les nommés dans la catégorie « meilleur   réalisateur ». En outre, plusieurs films incarnés ou réalisés par des femmes noires n’ont pas non plus été retenus parmi les candidats aux statuettes, comme Emmett Till ou The Woman King, auxquels le maître de cérémonie, Jimmy Kimmel, a fait allusion au début de l’événement. 

L’acteur américano-canadien Brendan Fraser, a reçu à 54 ans l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans The Whale. Une victoire aux allures de come-back pour cet artiste. Après avoir connu le succès dans les années 1990, il avait pris ses distances avec le milieu du cinéma. 

Avec sa victoire dimanche soir, Jamie Lee Curtis décroche, elle, son premier Oscar, à l’âge de 64 ans, et Michelle Yeoh, à 60 ans. « Mesdames, ne laissez personne dire que votre temps est passé », a-t-elle lancé. 

Comme chaque année, la politique n’était pas complètement absente de la cérémonie. Certains acteurs arboraient des rubans bleus en soutien aux réfugiés dans le monde. La guerre en Ukraine s’est aussi invitée dans le programme, avec la victoire
de
Navalny. Élu meilleur documentaire, il suit l’opposant numéro 1 de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, dans sa croisade contre le leader russe. Son épouse, Yulia, a rendu hommage à son mari, actuellement détenu en Russie.
« Il est en prison pour avoir dit la vérité, défendu la démocratie. Alexeï, je rêve du jour où tu seras libre et le pays aussi », lui a-t-elle communiqué dans un court discours aux côtés des documentaristes victorieux. 

Cette année, la couleur beige du tapis rouge fut l’un des plus grands scandales de la soirée. Et ce n’est pas plus mal... 

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