JE VEUX CONTINUER À DISTILLER DE L'ESPOIR
Alors que l’actualité française et internationale nous plonge dans un climat toujours plus sombre et anxiogène, le nouveau film du réalisateur marseillais, Et la fête continue !, nous donne des raisons d’espérer que de chaque crise, une solution puisse naître. À la condition de croire dans le collectif, comme celui que Rosa, personnage du film, va tenter de réunir…
« Nous vivons une époque de crises. Et je crois qu’il faut tout revoir de fond en comble. Rien n’est fini et tout commence, comme le dit l’un des personnages. La crise est tellement générale que je me suis dit que je pouvais essayer de brasser, dans un même film, un maximum de problématiques contemporaines qui me touchent jusque dans mon intimité. Je m’aperçois aujourd’hui que ce film se présente un peu comme un journal intime. Comme si j’avais pris des notes sur une journée, sur toutes les choses du monde qui m’irritent. Un journal intime très déguisé, très incarné aussi. Et le cinéma, si on ne l’incarne pas, ça devient très difficile pour le public. C’est à ce titre que je revendique un cinéma populaire.
Un film populaire, c’est un film qui montre que dans le peuple il peut y avoir toutes les passions du monde. Et pas que les mauvaises passions, les bonnes aussi : l’héroïsme, la gloire, la recherche de la gloire, l’ambition, etc. C’est
un film qui montre au peuple, aux gens, à la plèbe les qualités qu’il ignore en lui, qu’il ne connaît même pas. Un art populaire, c’est un art de ce type-là, c’est-à-dire qui marche avant le peuple, devant le peuple, mais d’un pas seulement.
Je veux continuer à distiller de l’espoir. Ça me fait du bien à moi personnellement, parce qu’il faut bien reconnaître qu’il y a toujours une part d’égoïsme dans tout acte de création. Donc je le fais pour moi et éventuellement je le fais aussi pour les autres. Je ne sais pas faire sans ça. Quand on a commencé le film, on avait juste le titre. On a commencé par le titre sans savoir ce qu’on allait écrire. Notre souhait n’était pas de dire que tout était chaos, mais au contraire d’affirmer qu’il y a des solutions partout. Chaque personnage, chaque trajectoire du film se résout heureusement ». Robert Guédiguian. (Pierre Jacquemain, Télérama).
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