TÉMOIGNAGE

En ce temps d’ébranlements toujours plus profonds dans les nations et les sociétés, dans leurs structures et leurs modes de vie, avec d’imprévisibles affrontements entre le présent et le passé, des utopies disparues, des rêves enfouis, le cinéma - s’il ne se réfugie pas dans la pure évasion - ne peut échapper au témoignage. Témoignage sur ces bouleversements, sur leurs origines, sur leurs conséquences immédiates, sur les angoisses qu’ils font naître. Témoignage nécessairement hésitant et fragmentaire qu’une démarche documentaire ne pourrait seule assurer tant est complexe, confuse même la réalité à prendre en compte. Faute de certitudes et d’espoirs, les cinéastes s’interrogent sur le présent, fût-ce à travers un passé proche. Et pour que leur regard soit aussi clair que possible, ils sont nombreux à s’effacer devant des personnages d’enfants. Nul mieux qu’un enfant - parfois par sa seule présence - n’est capable de questionner vraiment le réel, d’en révéler les secrets les plus intimes, les désordres et les contradictions les moins évidents, les laideurs les moins apparentes. Et peut-être aussi d’y déceler la possibilité - fût-elle infime - de changer la vie à défaut de changer le monde. Jacques Chevallier


J’ai redécouvert « Le vieil homme et l’enfant » de Claude Berri, sur Netflix hier…

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